Le milieu agricole
L'importance du vignoble girondin
La viticulture girondine s’étend sur plusieurs dizaines de milliers d’hectares et constitue un pilier de l’économie départementale. Ce paysage agricole peut également constituer un habitat intéressant pour certaines espèces de petit gibier, telles que le lièvre ou la perdrix, à condition que les pratiques viticoles soient compatibles avec leurs besoins écologiques.
L’enherbement entre les rangs de vigne, particulièrement bénéfique pour le lièvre, se développe progressivement depuis quelques années. En revanche, l’usage des désherbants et des insecticides, même raisonné, réduit fortement la disponibilité alimentaire pour les jeunes perdreaux.
Dans ces espaces largement ouverts et peu bocagers, où la vigne domine la majeure partie du territoire, la préservation des boisements et des boqueteaux existants reste essentielle, car ils constituent les seuls refuges pour la faune sauvage, notamment le petit gibier et les dortoirs de grives. Par ailleurs, la vigne elle-même représente une source alimentaire importante pour certaines espèces : les grappes de raisin laissées après vendange nourrissent notamment les grives durant l’hiver.
L’espace agricole girondin est dominé par les vignobles et la polyculture-élevage. La SAU (Surface Agricole Utile) est de l’ordre de 264 000 ha dont :
de terres arables
de vignes
de céréales
de légumes frais
Les difficultés de la polyculture-élevage
La polyculture-élevage peine à se maintenir, notamment dans le nord et l’est du département, où l’augmentation des friches témoigne du déclin de cette activité. Or, cette pratique, essentielle pour le maintien des paysages bocagers, constitue un habitat favorable au petit gibier. Les chasseurs souhaitent donc s’investir dans ces milieux en développant des partenariats avec les agriculteurs, afin de préserver et d’entretenir les haies et de mettre en place des aménagements cynégétiques, tels que les « Jachères Environnement et Faune Sauvage ».

Les haies et la faune sauvage
La haie constitue un élément essentiel de la biodiversité de nos campagnes. Elle présente de nombreux intérêts, qu’ils soient agronomiques (brise-vent, lutte contre l’érosion, filtration des produits phytosanitaires), économiques (bois d’œuvre, piquets, vannerie, bois de chauffage, protection du bétail, production de miel), mais aussi écologiques et cynégétiques.
Pourtant, la mécanisation agricole, le remembrement, la recherche de productivité et certaines pratiques inadaptées entraînent une disparition progressive des haies — et, avec elles, de nombreuses espèces qu’elles abritent.
Consciente de cet enjeu, la Fédération apporte son soutien aux ACCA et Sociétés de Chasse à travers son Catalogue, en finançant des projets de plantation de haies à vocation faunistique. Plusieurs types de haies sont proposés selon la nature des sols et les espèces visées.
Un guide pratique consacré à la plantation de haies a été édité, et une haie pilote a été implantée dès 2004 sur le domaine de Pachan.
À titre d’exemple, l’ACCA de Ruch a réalisé en 2008 une plantation de haie en collaboration avec les écoliers de la commune, illustrant parfaitement la dimension pédagogique et collective de ces initiatives.
Les Jachères faune sauvage et fleuries
Depuis 2006, la Fédération s’investit activement dans la mise en place de jachères faune sauvage et de jachères fleuries, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture et la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, dans le cadre des dispositifs de la Politique Agricole Commune (PAC).
Plusieurs types de jachères sont proposés, associant différentes essences, parmi lesquelles la jachère fleurie, particulièrement appréciée pour sa valeur écologique et paysagère.
Les agriculteurs disposant de parcelles en jachère peuvent, grâce à un contrat tripartite signé entre eux, le détenteur du droit de chasse et la Fédération, mettre en place des cultures favorables à la faune sauvage.
Ces couverts pour le gibier sont implantés chaque printemps sur l’ensemble du département, avec une concentration naturelle dans le secteur de l’Entre-Deux-Mers, où les conditions agricoles s’y prêtent particulièrement bien.
La synergie entre la Fédération, les associations locales de chasse et les agriculteurs propriétaires a permis, en 2010, de fleurir près de 230 hectares et d’implanter une centaine d’hectares de jachères classiques, pour un investissement global d’environ 60 000 euros.