En Gironde, le sanglier est devenu une espèce problématique, en raison d’une augmentation rapide et continue de sa population. Malgré un triplement des prélèvements en dix ans – atteignant aujourd’hui jusqu’à 20 000 individus chassés chaque saison – les effectifs de sangliers continuent de croître.
Cette surpopulation engendre de nombreuses nuisances :
- Collisions routières de plus en plus fréquentes ;
- Dégradations dans les jardins de particuliers ;
- Dégâts sur la faune et à la flore sauvage ;
- Dégâts importants aux cultures agricoles.
Pour faire face à cette situation, diverses méthodes de régulation et de prévention sont mises en place. Parmi elles, l’agrainage de dissuasion est un outil clé utilisé par la Fédération. Il consiste à déposer, de façon encadrée, du maïs aux abords des zones cultivées afin de détourner les sangliers des parcelles agricoles. Il est effectué uniquement lors des périodes sensibles : les semis. Les dégâts de sangliers sont ainsi considérablement limités.
L’agrainage de dissuasion est strictement réglementé par le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique (SDGC), qui en définit les modalités (quantités, lieux, périodes).
Ce dispositif préventif s’inscrit dans un enjeu plus large : en France, les indemnisations des dégâts agricoles causés par le grand gibier sont entièrement financées par les chasseurs. Ce sont ainsi plusieurs dizaines de millions d’euros qui sont indemnisés chaque année par les chasseurs à travers le mécanisme d’indemnisation spécifique mis à leur charge. Réduire les dommages à la source permet donc de limiter le coût de ces indemnisations, tout en protégeant les exploitations agricoles. En 2023-2024, ces indemnisations ont coûté 272 512 € à la Fédération des Chasseurs de la Gironde, et elles sont estimées aujourd’hui à 332 000 € pour la saison 2024-2025. L’agrainage de dissuasion est plus que jamais un levier de prévention efficace au service d’une gestion responsable de la faune sauvage.



